lundi 25 juillet 2016

Moorea
Finalement, nous n'avons pas pu faire la nav jusqu'à Moorea avec Jean François et Serge, trop de vent ce jour là!
Nous partons le lendemain...nous mouillons près de Temae, magnifique lagon, on s'y baigne avec plaisir. On randonne d'une baie à l'autre, vers la fameuse baie d'Oponuhu, vue sur le mont Rotui...Je propose à Agathe et Melizen de nous rejoindre pendant que Jonathan travaille, on passe une semaine ensemble et on se rend compte que c'est possible d'accueillir des coéquipiers! Je découvre les délicieuses glaces à la fleur de tiaré au lycée agricole et la vue du belvédère...
Jérôme en profite pour bricoler sur le voilier, et on randonne avec les bébés...Le Moana nous rejoint et on change de mouillage, on se retrouve dans une immense piscine naturelle, une eau turquoise et les nuits de pleine lune, l'eau transparente qui reflète libère une ambiance mystérieuse et magique!
Je nage jusqu'à un motu privé et rencontre de nouveau la gentillesse polynésienne. Une zone protégée me fait nager avec les requins et les raies...et je pense à Ismaeêl et Ryad qui seraient tellement heureux de nager avec moi comme on le faisait en Guadeloupe ou à l'île Maurice, et le requins ils ne les ont pas vu là-bas!!
Longue randonnée des Trois pinus avec Zahir et Sandrine, ambiance très douce, atmosphère de forêts primaires avec des fromagers aux troncs impressionnants, des pierres recouvertes de mousse, des pins, palmiers royaux, fougères arborescentes, bananiers, papayers, on se fait même une cueillette! On traverse d'immenses plantations d'ananas, magnifique! Vue sur les deux baies et sur nos voiliers! Baignade dans des vasques d'eau fraîche entourées par les fromagers...
La nuit je me réveille avec Zahir et je découvre que j'ai une conjonctivite, c'est la première fois et ça m'impressionne. Avec en plus, les piqûres de moustiques accumulées pendant la randonnée, je passe de longs moments à me gratter..et c'est l'enfer!!!
On se suit avec le Moana, et on passe beaucoup de temps ensemble, ils ont des idées de communauté et pour moi, c'est un signe de la retrouver cette idée de la communauté, cette utopie de vie, cette vie à réinventer...

Je pense fort à vous! L'idée de partager avec vous les sourires de Zahir m'obsèdent toujours! Le temps de l'été et des grandes vacances! Je vous embrasse fort et donnez des nouvelles!!! Le fait d'être à l'autre bout du monde et de pas pouvoir me connecter facilement me donne l'impression dêtre encore plus loin de vous!

lundi 18 juillet 2016

Baleine et dauphins bénissent notre première longue navigation!

On passe nos derniers jours à Taravao, je profite de marcher de Tehupoo à Vairao car la route est calme et la végétation luxuriante! Je marche 7km avec Zahir sur le dos, Tadina m'accompagne. Je passe du temps à la maison de l'enfance, je connais quelques mamans et les retrouve avec plaisir, Zahir se régale aussi! J'essaie de faire du yoga avec lui au sol, ça le fait rire! Les rencontres nous feraient rester encore et encore mais on décide de partir après l'invitation au four tahitien, de Juliette et Stephen...Une belle découverte culinaire, on met au four des légumes, le traditionnel tarot, l'igname, du poulet fafa avec lait de coco et et pousses vertes, du cochon aux carottes et chou, du poei bananes et vanille, du pain coco de mami Gloria, et on cuit le tout sous terre avec pierres volcaniques chaudes et feuilles de bananiers humides...Jérôme fait le lait de coco, avec une machine spéciale qui rape la coco et on passe la pulpe dans une gaze pour faire sortir le nectar...On se retrouve le matin pour la finale Portugal/France et l'attente de l'ouverture du four se fait longue!!! Les tahitiens sont bons vivants mais au milieu de l'alcool et de la sono très forte, tout ne nous ressemble pas...
Ensuite, nous passons la soirée sur Moana, un catamaran très original construit sur la base des pirogues traditionnelles pour les coques, un 20m de long, un espace incroyable sur le pont avec terrasse en bois, Sandrine et Chris nous accueillent et deux jeunes filles sont là pour partager une partie de leur voyage. Moi, j'ai le coup de coeur, pour le bateau, ceux qui l'habitent et cet espace, le style du bateau et l'ambiance féminine douce! On échange sur le temps d'adaptation nécessaire à vivre sur l'eau et nos sentiments se rejoignent. Nouvel ancrage, nouvel environnement, beaucoup de techniques à apprendre, et mes blocages, et Zahir, il faut du temps!
L'idée de revendre Tangaroa et de vivre avec eux me traverse l'esprit, pourquoi nous ne les avons pas rencontré avant?!!  J'ai l'envie d'avoir aussi des équipiers sur Tangaroa mais l'espace est plus étroit et avec les nuits de Zahir, délicat!
Il passe ses journées à sourire, il reste facilement avec les autres, mais les nuits restent difficiles, je prie pour que ça passe!

Hier, nous sommes partis de Taravao pour aller jusqu'à la marina Taina, près de Papeete, 6h de naviguation, tout me paraît long et dur (très physique), le mouillage a été difficile mais nous avons vu une baleine en chemin et des dauphins nous ont accueilli et ont dansé à l'étrave du bateau...ce qui m'a réchauffé le coeur et encouragé.
Aujourd'hui, on passe une dernière journée en ville, Papeete, pour faire des courses, dire au revoir à la maison de l'enfance...et on va sur Moorea demain, seulement 20km mais on aura bien patienté pour la découvrir cette île  plus tranquille, sous le vent!


Serge et Jean-François vont nous accompagner pour une deuxième journée de nav avec eux!

mercredi 6 juillet 2016

Aujourd'hui

Nous vivons donc sur Tangaroa depuis vendredi 24!



Je suis le nouveau rythme du voilier avec le temps long et l'apprentissage de la patience!
Nous n'avons pas internet sur le voilier et devons aller au Carrefour pour nous connecter, c'est assez pénible de se retrouver dans cette grande surface commerciale mais à la marina, la connexion est chère et on se fait dévorer par les moustiques!

Les premiers jours sont chouettes sur la baie de Phaeton, enfin notre chez nous, on installe nos affaires et on s'accapare l'espace, il fait gris mais c'est pas plus mal un peu de fraîcheur pour ce temps d'adaptation...
Puis il y a des choses difficiles, j'étouffe encore plus facilement sur le voilier que dans un appart si je ne sors pas sur terre pour marcher, courir et je ne suis pas autonome avec l'annexe, ce qui agace Jérôme, l'espace pour le yoga est assez restreint, faire les courses, c'est complexe, prendre l'annexe, marcher un moment et porter le tout....c'est toute une logistique sans voiture! Mais on rencontre aussi les voisins et la gentillesse des voileux qui nous propose de nous prêter la leur! Et le temps du rêve revient lorsqu'ils nous racontent leur parcours: ils arrivent de mer de Cortez, au large du Mexique et sont en route pour la Tasmanie, via les Fidji et l'Australie, leur bateau est spacieux et d'un confort! Mieux conçu que le nôtre au niveau de l'aménagement de l'espace. Ils sont grands parents, et voyagent depuis 1999! On rencontre aussi Tadina du Cap Vert, qui me propose beaucoup d'aide, un couple avec enfant de 3 ans qui vivent sur leur catamaran depuis 7 ans et le couple des russes, qui ont deux filles et sont sur leur navire de pirate et sur l'eau depuis 14 ans, ils nous ressemblent un peu! Elle a accouché de sa dernière dans la mer! On se balade un peu avec eux à la tombée de la nuit et on rencontre une dame qui cherche du bambou pour cuire le cochon.
Les Tahitiens sont d'une gentillesse...le jour de l'autonomie, le 29 juillet, on nous donne du thon et uru (fruit de l'arbre à pain) grillé, cuit à la vapeur, c'est assez fade mais cette cuisson au feu de bois le rend délicieux! Si on se balade le soir et que le nuit va bientôt tomber, on vient nous voir et on nous demande si on a un endroit où dormir...Et quand tu fais du stop, pratiquement tous n'hésitent pas à te ramener là où tu te rends en faisant de longs détours...Il y a beaucoup de pratiquants, les témoins de Jéhovah, les Evangélistes, les Catholiques et les Protestants et cette ferveur les rend très généreux mais ce qui est plus difficile c'est d'établir un lien plus profond et durable avec les Tahitiens. A moins d'apporter les caisses de bière comme nous disait un ami!!

On randonne au dessus des Jardins d'eau de Vaipihi, un chemin très beau bordé de pins et de fougères arborescentes, de tulipiers du Gabon, et de grands arbustes aux feuilles gigantesques, ça fait du bien de quitter la route qui borde l'île, d'entendre les oiseaux et d'avoir un sentier praticable!
Ensuite, on a droit à deux baignades: celle de la pluie qui nous arrose et un bain dans la source Vaima juste à côté que j'adore....On achète des légumes sur le bord de la route, des tahitiens qui vendent les produits de leurs jardins. Je trouve des ramboutans dans un espace sauvage qui sont délicieux!

Puis on quitte Phaeton, pour la baie de Vairao, on mouille au large et on trouve un banc de sable, je vais nager avec Zahir qui semble apprécier, il me sourie en permanence  puis dégustation de sable blanc pour lui! La famille Simon vient nous dire au revoir, et je regrette de ne pas pouvoir les accompagner en France, ils rentrent le 6 juillet et ça me paraissait trop tôt..mais depuis que je pense à rentrer avec leur proposition que j'ai loupé, rentrer en France m'obsède, j'y pense sans arrêt, la vieille pierre me manque! Les légumes verts aussi et les fruits de l'été, l'été que j'aime tellement en France et la famille et amis qui vont être en vacances et vont redécouvrir Zahir si mignon...Puis je doute, j'hésite et je m'agace  quand je pèse le pour et le contre et que je ne laisse pas mon esprit se poser...le décalage horaire, le temps du voyage, le fait que je m'ancre pas avec ces avantages de billets d'avion pas chers car tout est possible alors pourquoi me priver?!!! Mais ça va nous retarder dans notre programme et rendre le temps d'adaptation plus long....enfin, il y a un travail à faire pour la paix de l'esprit de Sara! Mais c'est vrai qu'en voyage, je rencontre souvent des gens qui ont quitté la France, qui ne s'y sentent plus bien, je les admire à pouvoir se détacher comme ça mais j'aime sentir aussi cet amour, et cette sensation de bien-être que je ressens par rapport à la France! Quelqu'un me disait qu'il faut un an pour s'adapter, et que le "deuxième Noël" tu es bien, mais un an, c'est déjà long!! 
Les nuits sont difficiles car Zahir se réveille toujours très souvent et je ne trouve plus l'énergie pour accueillir ses réveils...mais accueillir ses pleurs en les accompagnant, c'est très remuant aussi pour moi, je pense fort à ces lectures de libérer les émotions, toutes les émotions...et les pleurs en font partie...

Il y a Tahiti Nui, la grande île, là où il y a Papeete, le manque de dépaysement avec tous les Carrefour, Champion et Super U qui se succèdent, les baguettes blanches qui se baladent aux mains des passants, les roulottes qui ouvrent la nuit ou pour le déjeuner, où tu manges le chao men (nouilles à la chinoise), le poisson cru, le sashimi, ou l'énorme entrecôte qui se mange avec frites, riz et pain! Il y a les vallées pas facilement accessibles sans 4/4 où la nature dévore l'espace, les rivières qui rentrent dans les vallées.
Puis il y a Tahiti Iti, la presqu'île, la nature encore préservée, le Tahiti nui d'il y a 25 ans, avec un seul Carrefour et le reste ce sont des magasins, tenu par les chinois souvent ou des vendeurs de bord de route avec leur firi-firi (beignets au lait de coco) et gâteau éponge et autres légumes locaux comme le pota (sorte de bettes) ou tarot...
Le Heiva qui a commencé et tous les participants qui s'activent à la confection de leurs magnifiques costumes végétaux et fleuris pour la danse. Dans le Heiva, il y a aussi les concours de pirogues, la cueillette de coco, la marche sur le feu...
Là, on se prépare lentement pour Moorea et j'ai hâte!!! On a fait une première sortie en mer avec Serge et Jean-François et j'ai encore pas aimé! On voulait aller à Teahupoo, le fameux spot de surf avec la vague de 4 mètres (en août) mais c'est trop agité ce jour là! Et on profite des rencontres...
Comme nous n'avons pas internet, et qu'avec Zahir, je ne peux pas écrire régulièrement, j'ai écrit un résumé sur plusieurs jours que je publierai dès que nous aurons une connexion!

Je pense fort à vous! Ecrivez-moi, j'ai plaisir à vous lire!